La pose d'un écran de sous-toiture est-elle obligatoire ?
Tout comme n'importe quel corps de métier, le secteur du bâtiment est soumis à de nombreuses réglementations et plusieurs autorités sont compétentes en matière de fixation des normes et des règles. Afin de vous y retrouver, nous vous proposons un article consacré aux règlements concernant l'isolation de la toiture et tout particulièrement à l'écran de sous-toiture.
Petit rappel : qu’est ce qu’un écran de sous-toiture ?
Un écran de sous-toiture est une membrane synthétique souple ou bitumeuse. Il est généralement composé de plusieurs couches afin d’assurer une protection optimale. Il se place entre le matériau de couverture et la charpente et est parfois disposé directement au contact d’un isolant thermique. Il peut-être fixé sur un support discontinu à l’aide de chevrons ou continu à l’aide de volige ou de panneaux de bois.
N’hésitez pas à lire notre précédent article sur le choix et la pose d'un écran de sous-toiture, si vous souhaitez en savoir plus.
Les normes à connaître
Quelle est l’autorité compétente ?
Le DTU ou Document Technique Unifié est le document auquel tout professionnel du bâtiment doit se référer. Il est établi par la Commission Générale de Normalisation du Bâtiment et se compose de trois documents :
Le CCT ou Cahier des Clauses Techniques.
Il établit les conditions à respecter dans le choix et la mise en œuvre des matériaux.
Le CCS ou Cahier des Clauses spéciales
Ce document vient compléter le CCT et définit les limites des prestations et obligations que le secteur du bâtiment a envers les autres corps de métier.
Les règles de calcul
Il s’agit de la référence concernant le dimensionnement des ouvrages.
Dans quels cas a-t-on l’obligation d’installer un écran de sous-toiture ?
De par sa composition et ses fonctions un écran de sous-toiture possède une véritable utilité et la pose de ce dernier apporte une réelle valeur ajoutée à l’isolation de votre habitation. C’est pour ces raisons que la pose d’un écran de sous-toiture est fortement recommandée par le DTU voire même dans certains cas, obligatoire.
La mise en œuvre est imposée suivant les cas suivants :
La nature du matériau de couverture
Les couvertures en ardoises et posées à claire-voie.
Les couvertures en tuiles de terre cuite à emboîtement ou à glissement à relief (en pose sur une faible pente).
Les couvertures en tuiles plates de terre cuite à emboîtement à pureau plat posées (en pose sur une faible pente).
Les couvertures en tuiles plates de terre cuites (là aussi en pose sur une faible pente)
Les couvertures en tuiles en béton à glissement et à emboîtement longitudinal (en pose sur une pente comprise entre 29 et 35% et en site exposé)
Couvertures en tuile planes en béton à glissement et à emboîtement longitudinal (en pose sur une pente inférieure à 60% ou en site exposé quelque soit la pente)
L’exposition du site
Les règles NV 65, que l’on retrouve dans le DTU, définissent les effets du vent et de la neige sur la structure d’une construction. On y retrouve également une carte des régions du vent qui définit 4 zones en France Métropolitaine et par départements. Un climat est considéré « de montagne » lorsque l’altitude est supérieure à 900 m. Ce sont généralement les zones proches du littoral et les régions montagneuses qui sont concernées. Il convient alors de bien se renseigner au préalable afin de savoir dans quelle zone se situe son habitation.
Un écran de sous-toiture est donc obligatoire sur un site dit « exposé ». En effet, il constitue la seule protection valable contre la neige poudreuse et la poussière.
La réglementation en matière de protection contre le feu ne concerne pas l’écran de sous-toiture étant donné la position qu’il occupe. En effet, il est d’une part protégé par le matériau de toiture et d’autre part, il ne constitue pas la partie visible du plafond.
Le classement E.S.T. et les performances standards :
Le CSTB ou Centre Scientifique et Technique du Bâtiment définit les performances standards qu’un écran de sous-toiture doit apporter concernant l’isolation des combles. Ces performances répondent à la norme NF EN 13859-1 et sont différentes en fonction de la composition de sa toiture et de l’usage.
E comme étanchéité
Pour être efficace, un écran de sous-toiture doit être durablement étanche à l’eau. S’il est noté « W1 » c’est qu’il est conforme à la norme.
S comme Valeur Sd
C’est un indice qui détermine si un matériau est perméable ou non à la vapeur d’eau. Afin d’évacuer correctement l’humidité, un écran de sous toiture doit être Hautement Perméable à la Vapeur d’eau (HPV). Seuls les écrans notés Sd1 remplissent cette condition.
T comme résistance à la traction
La résistance d’un écran de sous-toiture est définit par son classement « R ». Ce dernier tient compte de la résistance à la rupture et à la déchirure. On notera « R1 » pour une entraxe entre chevrons jusqu’à 45 cm, « R2 » jusqu’à 60 cm et « R3 » jusqu’à 90 cm.
Présentation des performances standards
Elles sont donc directement définies à partir du classement E.S.T. ci-dessus. Il s’agit des caractéristiques minimales que doit posséder un écran de sous-toiture.
Etanchéité à l’eau
Résistance mécanique (R2 ou R3)
Hautement perméable à la vapeur d’eau
Etanchéité au vent (bords adhésifs intégrés)
En plus de ces performances standards, un écran sous-toiture peut détenir des performances supplémentaires dites distinctives. En effet, elles vont variées en fonction de la situation géographique (climat de montagne, zone à forte ensoleillement…) et de la composition de la structure (toitures métalliques, faible pente…)
Pour des conseils et des guides de pose, n'hésitez pas à consulter le blog couverture facile.